Pérou: Randonnée chez les Wayruros. (4)

Publié le par Teddy

À Cusco, il n’y a pas la mer mais il y a les Andes.

Troisième jour (2) : Le chemin sans fin.

La pause est terminée, nous repartons doucement en prenant la vallée qui nous tend les bras. Il n'y a pas de chemin tracé mais le texte qui nous guide est assez précis à ce sujet ainsi que sur les temps de marche. Apparemment, nous n’avons pas assez mangé car nous refaisons une pause quelques minutes plus tard afin d’avaler nos derniers sandwichs. Nous voyons au loin des tâches marron, noires ou blanches se mouvant sur une toile d’un vert intense. Est-ce une hallucination ? Nos yeux ne travaillent-ils plus pour nous ?  Au fur et à mesure de notre approche, nous distinguons alors des lamas et des alpacas, qui sont les camélidés domestiques du Pérou, surveillés par des paysans étonnés de nous voir et de leurs chiens bruyants.

Plus tard, nous voyons au loin une baraque étrangement active qui contraste avec l’immobilité du paysage. Nous nous arrêtons pour observer avec nos jumelles, et improvisons quelques hypothèses. Pourquoi ces paysans et leurs animaux, chevaux et lamas qui chargent des sacs blancs, sont-ils réunis ? Le temps d’y penser, j’en profite pour déposer mon sac qui devenait de plus en plus lourd à chacun de mes pas. En effet, après quatre heures de marche, en plus des derniers jours, je commence à ressentir la fatigue.

Puis, nous nous approchons pour trouver une explication définitive. Les paysans sont réunis car ils chargent le matériel (plâtres, grilles en fer, planches…) qui servira à construire une école dans une des communautés environnantes. Si les postes de santé sont inexistants dans ces communautés les écoles y sont, elles, bien présentes. Le temps d'un cola acheté dans la minuscule échoppe de ce lieu et nous repartons.

Nous traversons ensuite un village sans grand intérêt apparent. Les maisons n'ont rien de spéciales et il n'y a personne dans les rues. La fatigue nous demande de dormir ici-même, mais nous décidons de continuer afin de rejoindre le prochain village. Nous terminons notre dernière orange, nos dernières tranches de mie de pain, et quelques bouchées de céréales, et nous repartons après une trop rapide demi-heure de pause. Malheureusement tous les petits magasins sont ici fermés, en espérant que ce ne soit pas la même chose à Huilloc.

Enfin aux portes de Huilloc!

Tupac AmaruAprès deux heures interminables, notre première action sera de se ruer vers un épicier pour acheter de quoi grignoter. La gérante nous propose intelligemment de manger et de dormir chez elle. Nous acceptons avec enthousiasme la première proposition, mais déclinons la seconde car nous sommes habitués à dormir dans la tente. La vendeuse est la propriétaire, son mari est là aussi, un gros monsieur qui ne porte que le chapeau traditionnel et qui est quelque peu alcoolisé. Il insistera d'ailleurs lourdement pour nous offrir des lits pour seulement 5 soles (1,25 euro) pour nous deux. Il nous parlera, malgré son ivresse, avec passion de l'histoire de son village et de sa famille .

En effet, il y a 20 ans Huilloc était similaire à Quelcanca, peu d'habitants et pas d'électricité. Mais aujourd'hui, la technologie, sans internet et sans confort à l’européenne, s’implante peu à peu dans le village et ceci nous fait remarquer d’une manière plus intense que certains paysans ne portent plus le costume traditionnel. Le fait de ne plus le porter tous les jours ne doit pas être considéré comme la perte de leur tradition, de leur identité, et de leur culture. En effet, c’est l’a priori que nous pouvons avoir quand nous n’avons pas toutes les cartes en main. Mais le thème est bien plus complexe que cela.

Nous passons à table et l’odeur d’un bon repas chaud nous fait saliver. Une bonne soupe et un plat principale, du riz et des frites avec un oeuf, plat qui se trouve dans tous les marchés de Cusco, descendront à grande vitesse dans nos estomacs qui criaient famine.

Nous montons la tente dans un endroit que nous montre le fils du propriétaire. Autour de nous des bassins remplis de truites destinées aux touristes qui montent pour le marché réputé du dimanche. Le village est apaisant et les villageois y tissent des tissus magnifiques qui seront l'objet d'un deuxième voyage à la fin du mois dans le but d'en acheter quelques-uns.

Je passerai la meilleure nuit du voyage, après trois jour de marche, la berceuse de l’eau des bassins et le ventre bien tendu font que mes yeux se ferment sans s’ouvrir jusqu’au matin.

Merci de votre lecture et à bientôt pour le prochain épisode et la fin de cette randonnée.

Vous pouvez taper Huilloc sur un moteur de recherche, vous y verrez quelques photos pour vous donner une idée des habits des paysans. Je n'ai malheureusement pas les photos avec moi ;o(

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S
<br /> ha ben ça c'est cool j'aime bien cuisiner lol en même temps es elle réalisable chez nous !!!<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Oui je vais adapter la recette et la tester et ensuite je la mettrai sur mon blog.<br /> <br /> <br /> Il y a peut être quelques ingrédients qu'il va falloir chercher un peu plus que d'autres, mais c'est faisable je pense.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> merci de m'avoir fait voyager...<br /> <br /> <br />
Répondre
T
<br /> <br /> Mais de rien <br /> <br /> <br /> Bientôt je proposerai une petite recette péruvienne.<br /> <br /> <br /> <br />